Marchés laitiers Damien Lacombe : « La priorité, c’est d’écouler le stock européen de poudre »
Pour Damien Lacombe, président de Coop de France Métiers du lait, la nouvelle entité représentant les coopératives laitières, la priorité, pour améliorer la situation des marchés laitiers, est d’écouler les 380 000 tonnes de stock européen de poudre de lait écrémé, pesant fortement sur les cours.
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« La Commission européenne est sur une position défensive qui ne nous satisfait pas. » Damien Lacombe, président de Sodiaal et de Coop de France Métiers du lait, la nouvelle entité syndicale des coopératives laitières, s’inquiète du poids que constitue le stock européen de poudre de lait écrémé et de l’attitude du commissaire Phil Hogan pour le résorber.
La France, la Belgique, l’Allemagne, la Lituanie, l’Irlande, la Pologne et les Pays-Bas cumulent l’essentiel du stock européen de poudre de lait écrémé accumulé au plus fort de la crise du lait par l'Union européenne, pour tenter de soutenir le prix qui était alors en chute libre. Ce stock est aujourd’hui énorme : 380 000 t. Cela représente 25 % de la production annuelle de poudre de lait écrémé en Europe.
« Il y a aujourd’hui une décote à financer pour dégager ce lait. Il faut que nous soyons acteurs aujourd'hui dans la gestion de ces stocks, en trouvant une méthode de financement pour que les stocks soient accessibles pour une utilisation moins valorisée qu'est l'alimentation animale : en mettant un euro sur la table, on peut récupérer beaucoup en termes de valorisation », et on pourrait ainsi « passer l'année 2018 de manière correcte ».
En payant la différence entre le prix d'achat de cette poudre de lait et son prix de vente pour l'utiliser comme alimentation animale, les producteurs laitiers européens contribueraient à maintenir les cours actuels du lait sur le marché mondial. Coop de France métiers du lait est donc en train « de prendre contact avec les coopératives de l'Union européenne » dans ce but. « Nous avons de bons échos des Pays-Bas et de l'Allemagne, il faut mettre une pression politique forte pour juguler ce stock », insiste le représentant.
Ceci dit, si la question du stock européen constitue un élément baissier sur les cours des produits laitiers, la reprise de la production laitière en Europe est une autre menace. Alors que la croissance de la consommation, à l’échelle mondiale, reste stationnaire à 2 %, la production européenne est nettement repartie à la hausse. « La hausse de la production en fin d’année 2017 va perdurer au 1er semestre 2018 grâce aux fourrages présents en quantité et en qualité. »
En France, la collecte est en baisse de 0,7 % sur les 11 premiers mois de 2017. Mais depuis septembre, elle est repartie en nette hausse. « Cette hausse est de 3,8 % à 5,4 % sur la période septembre-novembre 2017. » De quoi faire resurgir la menace d’un plus grand déséquilibre entre l’offre et la demande, et d’une tendance à la baisse des prix dans les prochains mois.
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